Le coronavirus a mis en lumière la faiblesse du système politique britannique et une approche de la pandémie qui a été parsemée d’initiatives mal conçues et de fréquents demi-tours. Celles-ci incluaient des responsables qui ne recommandaient pas de recommander ensuite l’utilisation de masques faciaux, de financer massivement, mais d’abandonner ensuite l’application de recherche des contacts du gouvernement contre les coronavirus. Les limites d’une telle approche sont tombées en évidence, une mauvaise élaboration de politiques ayant des conséquences immédiates sur la vie et la mort dans le monde réel. La crise de Covid-19 comprend une myriade d’exemples d’une telle incompétence, d’un verrouillage retardé qui a coûté des dizaines de milliers de vies, à un système de test qui a souvent «truqué» des cibles, à un système de traçage «qui bat le monde», décrié comme une «pagaille totale» ». Un discours politique évidé, des slogans indéchiffrables et des extraits sonores insipides – comme «renverser la vapeur» et «rester vigilant» – ont accompagné ces échecs.
Une telle ineptie a eu un impact négatif important sur la façon dont la Grande-Bretagne est considérée le monde. Après le renversement de la stratégie malavisée de «l’immunité des troupeaux», les commentateurs ont noté comment la réputation de la Grande-Bretagne avait pris un «collage mondial après que les journaux du monde entier aient fait état… de confusion et de divisions internes». Des rapports comme ceux-ci de ses pairs montrent à quel point les références de puissance douce de la Grande-Bretagne se détériorent rapidement. De telles critiques mettent également en évidence l’absence d’un autre trait de grande puissance – celui d’un leadership national compétent, stable et cohérent, et la capacité à élaborer et à façonner des réponses internationales. Dans un récent sondage d’opinion mondial, la Grande-Bretagne se classait parmi les cinq derniers au niveau mondial en termes de satisfaction de l’électorat du pays dans la gestion de la pandémie par le gouvernement, tandis que la satisfaction des électeurs en Asie était universellement plus élevée. À l’automne 2020, au niveau national, 49% de la population britannique considérait le pays comme une force du bien (contre 59% en 2019), tandis que – plus révélateur – 38% pensaient que le pays devrait « cesser de faire semblant de l’être. un puissance importante »(contre 33% l’année précédente).
À l’unisson de ce déclin international, la recrudescence des manifestations de BLM (Black Lives Matter) à la suite de l’assassinat extrajudiciaire de George Floyd a remis en question la base même des récits nationaux britanniques qui célèbrent les jours de gloire de l’Empire. Souvent considérées comme le modèle d’une Grande-Bretagne post-Brexit, les manifestations du BLM se sont souvenues d’une sombre histoire rarement enseignée dans les écoles britanniques et qui célèbre le jingoïsme, l’assujettissement et l’exploitation. Une telle perspective centrée sur l’Empire sur la Grande-Bretagne – et sa place dans le monde – est profondément tournée vers l’intérieur, tournée vers l’arrière et facilitée par l’inertie institutionnelle. C’est aussi un récit qui repose sur des compétences passées plutôt qu’actuelles ou futures et sur un leadership efficace qui, par sa célébration du colonialisme et de l’impérialisme, est un anathème pour les pays en développement du monde.
La réputation internationale de la Grande-Bretagne a été encore dégradée par son nouveau marché intérieur facture. Comme l’a récemment admis le secrétaire d’Irlande du Nord, Brandon Lewis, il «enfreint le droit international d’une manière très spécifique et limitée». Conçu pour permettre à Londres de réinterpréter les accords commerciaux spéciaux conclus pour l’Irlande du Nord, dans le cadre de l’accord de retrait plus large signé avec Bruxelles à la fin de 2019, le projet de loi a suscité de vives critiques de la part de nombreux anciens Premiers ministres britanniques. Cette condamnation incluait le prédécesseur de Boris Johnson, Teresa May, qui a demandé avec pertinence « comment le gouvernement peut-il rassurer les futurs partenaires internationaux sur le fait que le Royaume-Uni peut faire confiance à respecter les obligations légales de l’accord lui-même? » Malgré ces réserves, fin septembre 2020, le projet de loi était adoptée par la Chambre des communes du Royaume-Uni, ce qui a conduit les observateurs à affirmer qu’il s’agissait d’une «violation flagrante» des obligations du droit international du Royaume-Uni et qu’elle a servi à «saper la position de négociation du Royaume-Uni» dans tout futur traité avec d’autres pays et détruire notre réputation d’être digne de confiance’.
Pour aller plus loin, Kim Darroch (ancien ambassadeur aux États-Unis) a déclaré que le projet de loi était «extrêmement préjudiciable à notre réputation internationale». De telles actions font de la Grande-Bretagne un acteur illégitime aux yeux de la communauté internationale en étant un pays qui est prêt à rompre sciemment un accord international et dont on ne peut pas faire confiance pour adhérer à d’autres accords maintenant ou à l’avenir. Ils servent également à réduire sa crédibilité diplomatique sur la scène mondiale, sapant fatalement la reconnaissance des autres pays qui est nécessaire pour que les grandes puissances dominent le système international. Les hauts dirigeants américains ont déjà noté comment les actions de la Grande-Bretagne vont essentiellement faire dérailler tout résultat positif dans les négociations sur l’accord de libre-échange tant vanté entre les États-Unis et la Grande-Bretagne. Comme l’a soutenu Ian Dunt, la réputation d’un pays est difficile à bâtir et «il est beaucoup plus facile de tout gâcher que de le créer», mais c’est précisément ce que la Grande-Bretagne a fait en menant le Brexit. négociations, ainsi que sa réponse à la pandémie.
Sur cette base, les prétentions de la Grande-Bretagne à être toujours une grande puissance sur la scène internationale en tant que pays influent, nécessaire et respecté semblent être – au mieux – hautement discutables – et au pire – manifestement erronées. Une grande partie de ce déclin repose sur les performances de ses concurrents, notamment dans la sphère asiatique où la Chine est rapidement montée dans les rangs des grandes puissances, suivie dans le temps, semble-t-il, par l’Inde, avec le Japon quelque part entre les deux. Ailleurs, la Russie reste un arbitre pivot – bien que très volatil – des affaires internationales, tout comme les États-Unis, malgré leur propre fortune en grande partie déclinante par rapport à leurs pairs. Le déclin de la Grande-Bretagne est donc non seulement visible en termes de capacités matérielles et diplomatiques en constante diminution, mais aussi en ce que celles-ci sont en déclin par rapport aux autres grands acteurs internationaux.